Avec le déconfinement partiel annoncé pour le 11 mai 2020, le Bénin se trouve, de façon précoce à un tournant décisif de la pandémie du COVID-19, car n’ayant pas encore amorcé la phase de la stabilisation des infections. Les autorités ont le lourd défi de résoudre l’équation de relancer les activités socio-économiques sans provoquer une explosion non maitrisable de l’épidémie.
La propagation du coronavirus au Bénin du 2 au 9 mai 2020 [1]
Les pays européens et asiatiques n’ont procédé au déconfinement progressif ou total qu’après une régression substantielle des cas sous traitement et après avoir inversé la courbe de la létalité de la maladie. Nonobstant cette attitude prudente, certains pays aussi puissants que le Japon ont dû faire marche arrière suite à une décision hâtive de déconfiner [2].
Au Bénin, la contamination se poursuit de plus belle. La seule semaine (13 au 19 avril) sans apparition de nouveaux cas confirmés (voir graphique 2), paraissait comme une anomalie difficilement explicable, qui a d’ailleurs été stigmatisée lors des précédents « HEBDO COVID-19 AU BÉNIN ».
Graphique 1.
En effet, du 3 au 9 mai 2020, les cas confirmés qui étaient de 96, ont explosé de 232,3 % pour atteindre 319 cas, soit 223 nouveaux cas, alors que le nombre de nouveaux cas par semaine n’a jamais dépassé 32 comme le montre le graphique 2.
Graphique 2.
C’est dire qu’en une seule semaine (du 3 au 9 mai 2020), le nombre de nouveaux cas s’est élevé à plus de 2 fois le cumul des cas détectés depuis le 16 mars 2020, début de l’épidémie au Bénin.
Par ailleurs, le nombre de cas sous traitement a fait un bond de 479,5 % alors que les guérisons n’ont évolué que dans la proportion de 24%.
Le Bénin entre alors de plain-pied dans l’épidémie à nouveau coronavirus de 2019. Toutefois, il n’y a pas encore matière à inquiétudes car la capacité de prise en charge en termes de lits d’hospitalisation n’est pas encore excédée eu égard aux dispositifs annoncés par le gouvernement.
Il est à noter qu’en ce début du mois de mai, le Bénin a généralisé les tests dans certains grands groupes professionnels de l’Administration à savoir les enseignants et les agents de santé. Cette stratégie de tests massifs devrait logiquement conduire à une augmentation substantielle du nombre de cas confirmés. Néanmoins, cette réalité ne s’appliquerait au Bénin que si les cas confirmés avant le début des tests massifs n’étaient pas majoritairement importés contrairement aux informations officielles.
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